Mercier Rides - Alpes du Nord

Nous avons tous nos raisons qui nous poussent à pédaler. Chez Mercier, c’est avant tout le plaisir de se réunir dans des lieux incroyables avec des amis, découvrir de nouveaux paysages, explorer de nouvelles routes, franchir des cols et… partager des bons repas. Alors quand on organise notre rendez-vous annuel à Annecy, capitale des Alpes françaises, et quartier général de marque, on le sait : cela va être grandiose.

Jour 1

L’aventure débute sur les bords du lac, à Sevrier, en face de l’iconique Tournette, qui culmine à 2300 m d’altitude. Nous tournons le dos au lac, puisque nous empruntons la route du col des Leschaux, que tous les cyclistes locaux connaissent bien. Deux itinéraires possibles : la D912, qui serpente dans la forêt sur 12 km et offre une pente régulière à 3-4% de moyenne. Plus brutale, la route D108 au départ de Saint-Jorioz offre, en échange de 7-8% de pente moyenne, de superbes vues sur le lac. C’est évidemment la deuxième option que nous choisissons. Le temps d’une première pause café à la Chapelle-Saint-Maurice, dont la fontaine offre - parait-il - une eau très pure pour le plus grand bonheur de nos bidons, nous avalons la descente à plus de 40 km/h.

Arrivés à Pont de Lescheraines, nous remontons vers la Motte-en-Bauges en direction de Bellecombe-en-Bauges pour y partager un déjeuner au restaurant « la Halte des Bauges », tenu par Nadine, aussi efficace derrière le bar que derrière les fourneaux. 
Lestés d’un bon repas, nous reprenons la route en ce début d’après-midi. Nous remontons par un faux plat montant jusqu’au col de Leschaux puis nous dévalons à vive allure les douze kilomètres de descente qui nous ramènent à Sevrier.
 
Puisque nous sommes au bord du lac, autant en profiter : les vélos à peine posés, plusieurs membres du groupe en profitent pour sauter directement dans le lac, alors que la pluie s’annonce. 
En fin d’après-midi, après une courte pause, les plus courageux du groupe repartent en direction du Semnoz. Le Semnoz, c’est un peu le Mont Ventoux local : la vue à 360° du sommet se mérite. En effet, il faut remonter les 12 km et 400 de D+ jusqu’à Leschaux, avant d’attaquer la bête : 14 km à 6% de moyenne pour 800 de dénivelé. Et comme son célèbre cousin provençal, une spécificité : il n’y a aucun plat.
Dès les premières rampes, le groupe explose assez vite et chacun tente de dompter la bête. Différentes techniques sont déployées. Les plus costauds, Bertrand et Mario, sont au coude à coude, suivis par Théo. Martin, graphiste émérite qui travaille sur Mercier, renonce à suivre le rythme et monte seul, une confrontation à la montagne. 
Lentement, les cyclistes s’élèvent au-dessus du plateau des Bauges et arrive enfin la libération : au détour d’un virage, on sort de la forêt pour arriver dans un cirque dont le dernier kilomètre mène - enfin - au sommet. Les nuages masquent certes la vue sur le Mont Blanc, mais le calme et l’absence de circulation confère à ce moment suspendu une impression d’apesanteur, le sentiment d’être seul au monde.
Le gris des nuages le dispute à celui de la montagne, qui a bien voulu nous accepter. Nous enfilons nos vestes et descendons, prudemment, sur la chaussée mouillée, en direction de notre camp de base.
 
Apéro, dîner, dodo.
 
Jour 2
 
Explorer les Aravis. Cette chaine emblématique du ski freeride français offre quelques secrets bien gardés, dont le col de l’Arpettaz. L’accès est assez simple, puisqu’une ancienne voie ferrée a été reconvertie en piste cyclable.
Depuis Sevrier, nous avalons donc les 30 kilomètres de plat jusqu’à Ugine. Un échauffement bien nécessaire puisque nous bifurquons sur la gauche et attaquons « droit dans le pentu » : 1160 m d’ascension à 7% de moyenne. Pour nous donner du courage, il y a les copains, bien sûr, mais aussi un grand soleil qui nous accompagne en cette fin de mois de mai. 
La plus grosse partie du col se fait en forêt, avec, ici encore, très peu de voitures, puis les derniers kilomètres offrent une vue sublime sur la vallée, alors que nous escaladons. Sur notre gauche, le Mont Charvin surplombe la route, qui conduit au refuge de l’Arpettaz.
Pause café. Franckguide74, qui nous a fait l’amitié de venir passer une journée avec nous, en profite pour nous partager quelques anecdotes de sa vie de guide de haute montagne.
Qui dit Alpes dit montées et… descentes ! Nous repartons donc en direction des Gorges de l’Arly : une dizaine de kilomètres de descente sinueuse et rapide nous ramène dans la vallée, 1000 mètres plus bas. Les plus courageux ouvrent la voie à 60-70 km/h, le reste du groupe suit. On se regroupe avant repartir en direction d’Annecy, mais tant qu’à être là, autant être dans la générosité. 
C’est donc après seulement quelques kilomètres de plat que nous arrivons à Marlens . Nous prenons sur notre gauche pour monter au col de l’Épine, où nous avons prévu un pique nique bien mérité.
Pause fontaine, bidons. Charlotte, photographe talentueuse, et Stéphane, vidéaste tout aussi doué, souhaitent absolument faire des images sous la pluie. Nous plongeons donc vers les orages que nous apercevons, au loin. 
Nous laissons donc la montagne de la Tounette sur notre gauche et nous dirigeons vers Thônes, puis Alex, et enfin Veyrier-du-Lac. Malgré nos efforts, la pluie esquive nos étrilles. Le ciel est noir et menaçant mais, au désespoir de Charlotte et Stéphane, pas une goutte. Et pourtant nous la voyons tomber à quelques kilomètres de nous mais impossible de l’attraper.
Nous nous dirigeons au sud pour contourner le lac et nous rapatrions sereinement - le pluie ne veut pas de nous - sur Sevrier. 
Plongeon dans le lac, apéro, coucher de soleil, repas. 
 
Jour 3
 
C’est dimanche, et le dimanche c’est jour de marché. Direction Annecy, village médiéval aussi surnommé « la Venise des Alpes » à cause de ses nombreux canaux. Nous prenons quelques minutes pour visiter la vieille, ville avant de contourner le lac par le nord en direction du col de la Forclaz. Col célèbre, puisqu’il offre une vue imprenable sur le lac. 
La route est beaucoup plus fréquentée que les itinéraires empruntés les jours précédents: voitures, touristes, motos… ils sont tous là. Nous montons à notre rythme avant de parvenir au sommet.
Le programme vous est familier : pause-café. Et déjà il est l’heure de repartir partager un dernier déjeuner repas et de tous nous séparer, conscients d’avoir vécus quelques jours en dehors du temps.

Des jours qui comptent et qui, même lorsque les années auront passées, laisseront une trace en chacun de nous.
 
Merci Myriam et Mario, venus du Québec alors que nous connaissions si peu, pour leur gentillesse et générosité. Des sourires que l’on n’oublie pas.
 
Remerciements :
Marc, qui coule des jours heureux à Annecy.
Maurane et Johann, qui profitent à fond des alpes.
Bertrand, Martin, Théo: on avait notre quotas réglementaire de parisiens
Franck, guide de montagne de haute volée et dont la connaissance des massifs locaux n’a d’égal que ses playlist légendaires.
Fanny, Jeanne et Camille, pour l’aide précieuse et les repas aux petits oignons.
Charlotte et Stéphane pour avoir mis cette aventure en image.
Djouls, Charlie, team d’apéro. Ha, et aussi support technique.
Gilles et Camile, qui nous ont prêté leur maison.
Émile, merci de permettre à ces moments de partage d’exister.

Vive le vélo.

Crédit photo: Charlotte Lindet